| | ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ | |
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Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 30 Déc - 16:44 | |
| Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Information : J'ai toujours aimé les mots . L'art de l'écriture est un moyen pour moi, d'exprimer tout mes ressentis, mes sentiments, mes émotions . . . « Des mots sur mes maux » n'est autre qu'un recueil de mes textes personnels, souvent autobiographiques . Je vous présente pour le moment trois de mes textes, choisis au hasard . ▬ Les grandes ailes blanches- Spoiler:
20h37. Nous étions à table. En famille. Mon père nous avait préparé un bon petit plat avec amour. Nous ne pouvions lui reprocher d’être un artiste en matière de gastronomie. Chaque soir, nous mangions ensemble, en famille. Tous réunis autour de la grande table du salon, à discuter devant la télévision.
« Je n’arrive plus à avaler ». Tout à commencer par cette phrase que l’on croyait sans conséquence. Dès la prononciation de ces mots, le calvaire a débuté, le compte à rebours s’est mit en route. Je devais aller sur mes quatorze ans. Les mots prenaient peu à peu de l’importance dans ma vie. Etrangement, ceux là, je ne les ai pas pris en compte. Je ne les ai pas compris, ou du moins, inconsciemment je m’empêchais de les comprendre. Ces mots là, il nous les a longtemps répété. Pendant des mois. Presqu’une année, mais personne ne réagissais. Il a mit du temps à aller voir quelqu’un qui pourrait lui donner la signification de cette phrase. Au fond de lui, il l’a connaissait déjà cette signification, mais il ne s’y résignait pas. Et, un jour, le « Je n’arrive plus à avaler » a disparu, laissant place à de nouveaux mots, à une nouvelle phrase. « Je suis malade ». Le médecin avait fini par lui donner une explication, il avait trouvé la réponse. Mon père était atteint d’un cancer.
« Je suis malade ». Il ne le répétait pas aussi souvent que l’autre phrase. A mon souvenir, il ne l’a dit qu’une seule et unique fois. Il ne se résignait toujours pas à admettre le sens de ces mots. Il a seulement précisé qu’il ne voulait pas se soigner, qu’il se laisserait crever sans rien faire. Impossible. L’instinct de survie a prit le dessus, et une infirmière a prit le chemin de la maison. Mon père ne pouvait plus s’alimenter de façon normale, les aliments ne passaient plus dans son œsophage, il manquait de s’étouffer à chaque bouchée. D’ailleurs, un jour sa vie a failli lui être arrachée seulement à cause d’un petit bout de viande qui ne trouvait pas son chemin dans cet œsophage trop serré. Je pense que c’est depuis ce jour là que ma bouche n’accepte plus les morceaux de viande. L’infirmière était presque devenue un membre de plus dans la famille ; elle venait le matin à six heures et revenait une deuxième fois dans la soirée. Mon père était accompagné en permanence d’un portant sur lequel était accroché une poche nutritive qui lui était reliée par une sonde qui passait dans ses narines pour finir dans sa gorge. Je n’ose même pas imaginé combien ce devait être désagréable d’avoir à supporter ce bout de plastique, et combien ce devait être difficile de dormir avec. Je me souviens surtout des peurs bleues que nous nous faisions quand le branchement était mal fait, et que du sang circulait dans cette sonde, nous accourions auprès de lui pour arranger tout ça. Mon père était affolé, et je rentrais en transe. Pourtant, j’étais devenue sa petite infirmière personnelle. Je me chargeais de le brancher à sa machine, de l’allonger confortablement dans le canapé pour qu’il puisse dormir. Je gonflais ses oreillers, le couvrait d’une couverture bien chaude qui réchaufferait la peau sur les os qu’il avait, et je déposais un baiser sur son front. Je me souviens encore de la fraîcheur de sa peau.
Les visites de l’infirmière ne suffisaient pas, et mon père a prit le chemin de l’hôpital. Nous l’avons suivi. La plus grande peur qu’il a du affronter comme un homme. Il a prit place dans une chambre au mur blanc et au mobilier minime. Le genre de chambre où tu ne voudras jamais plus revenir. Les mois sont passés, les hospitalisations se faisaient de plus en plus fréquentes. Je ne pourrais me souvenir du nombre d’allers et retours que nous avions du faire pour le retrouver le plus tôt possible dans sa chambre lugubre qu’il ne supportait pas. Je me souviens de son visage qui s’illuminait lorsqu’il nous voyait juste devant la porte de sa chambre d’hôpital. Mais, j’ai surtout ce souvenir indélébile qui m’a fais prendre conscience que mon père n’était plus celui qu’il était. Il n’était plus l’homme endurci par la vie, avec le regard sévère. Non, mon père était devenu un petit garçon, peureux de la fin que lui réservait la maladie. Un souvenir qui me marquera toute ma vie. Une scène où la force que je mettais pour ne pas pleurer devant lui avait été vaincue par un simple regard de sa part. Les bus que nous prenions pour nous rendre à l’hôpital parisien avaient pris beaucoup de retard ce jour là. Les embouteillages nous retardaient mais personne ne se doutait que mon père nous attendait, impatiemment, l’esprit inquiet. Lorsque nous sommes enfin arrivé dans le grand hall, qui ressemblait étrangement une gare, avec son photomaton, cette cafétéria où nous avons souvent mangés, et cette boutique de souvenirs parisiens, l’ascenseur lui aussi prenait beaucoup de temps. Cet ascenseur qui m’horrifiait mais que j’empruntais sans avoir vraiment le choix. Le long couloir qui nous menait jusqu’à la chambre du fond semblait étrangement long et interminable. D’ailleurs, je ne me souviens plus du numéro de sa chambre. Mais, je me souviens bien du regard de mon père, le regard d’un petit enfant abandonné qu’il a eu lorsque nous sommes arrivés dans sa chambre. Mais, ce dont je me souviens le plus, c’est de cette phrase pleine de détresse mais aussi de soulagement qu’il nous a adressé avec un petit soupir : « Je pensais que vous n’alliez pas venir, que vous ne reviendrais jamais ». Mon père s’était mit dans la tête que nous nous éloignerons de lui parce qu’il était atteint de cette *zut de maladie, que nous le laisserions seul, sans aucun soutien face à cette adversaire sournoise. A cet instant même, lorsqu’il a prononcé cette phrase qui me marquera à jamais, ma gorge s’est nouée et mes larmes étaient prêtes à jaillir de mes yeux. Je me souviens d’être aller dans la salle de bain pour reprendre mes esprits, et d’en être ressorti avec un large sourire sur les lèvres.
Le verdict est tombé un samedi matin à huit heures cinq. A l’époque, je dormais dans la chambre de ma mère car mon père dormait dans le salon, et j’avais pris l’habitude de ne pas être trop loin de lui. La semaine d’avant, mon père était encore à la maison, affaiblie par toutes ces chimiothérapies, affaiblie par son état maladif. Se déplacer lui était devenu un effort insurmontable, et c’était ma mère qui devait le laver car le moindre geste qu’il faisait lui procurait une douleur atroce. Cette semaine là avait était très dure pour lui, et le dimanche soir il en était même venu à demander à retourner à l’hôpital, l’endroit qu’il avait en horreur et qu’il craignait le plus. Le lundi matin, il retourna à l’hôpital pour une semaine de plus. Nous ne savions pas, ni lui, ni nous, qu’il ne reviendrait plus à la maison, qu’il ne reverrait plus l’endroit dans lequel il avait vécu avec nous, avec sa famille. Cette semaine d’hôpital n’était pas différente des autres. Nous allions le voir le plus souvent possible, ayant l’espoir que ce cauchemar prendrait bien fin un jour. Pourtant, le mercredi, je pense qu’il nous avait déjà quitté. Il arborait ce regard vague, l’esprit ailleurs. Il ne cessait de répéter qu’il n’avait plus mal, que les douleurs avaient disparus. Les anges venaient déjà le chercher, je pense. Je me souviens surtout de ce jeudi soir où mon père a appelé ma mère. Nous pouvions à peine l’entendre au bout du fil tellement il n’avait plus la force de parler. Je me souviens de cette dernière phrase qu’il a adressé à ma mère avant de raccrocher : « Tu n’as rien à me dire ? ». Ce seront ses derniers mots avant de succomber. Ma mère n’a eu que pour seule réponse : « Non bébé, je te dis seulement à demain, on arrivera le plus tôt possible ». Mon père attendait sûrement un « Je t’aime » que ma mère n’a pas su lui dire, croyant qu’elle aurait encore toute la vie pour lui prouver. C’est dans la nuit de jeudi à vendredi qu’il est tombé dans le coma. Ce midi là, ma mère avait appelé le lycée pour demander à la CPE de me dire que je devais manger à la cantine. Je me souviens de l’entrée de la CPE quand elle m’a dit « Betty, ta maman a appelée, tu dois manger à la cantine aujourd’hui, il n’y a personne chez toi ». Je me souviens avoir maudit ma mère, car je détestais la cantine. Je ne savais pas qu’à ce moment là, ma mère et ma sœur partaient en catastrophe à l’hôpital. A ma sortie du collège, ma sœur et mon parrain sont venus me chercher. « Papa est dans le coma ». Cette phrase a retentit dans ma tête, et nous avons foncé à l’hôpital. Quand je suis arrivée, mon père avait les yeux fermés, et un masque à oxygène sur le visage. Il inspirait des grandes bouffées d’air, et son corps faisait des mouvements brusques. Je me suis approchée de lui, je lui ai touché sa main pleine de tatouage. J’étais convaincue qu’il allait se réveiller.
Nous sommes le samedi 14 janvier 2006. Il est huit heures cinq, ma mère et moi sommes dans un profond sommeil quand le téléphone retentit dans la chambre. Je sens ma mère se déplacer dans le lit, et décrocher. Quelques murmures au bout du fil, et le cri de détresse de ma mère. Je me souviendrais toute ma vie de ce cri embrumé de chagrin, de rage que ma mère a poussé. Je me souviens de ces larmes qu’elle déversait en hurlant « Il est parti ! Il est parti ». Je me suis levée d’un bond, j’ai couru dans la chambre de ma sœur qui, à mon simple regard, a compris et a fondu en larmes. Je me souviens que nous nous sommes habillées dans la précipitation, alors que cela ne servait à rien de courir, il nous avait déjà quitté. Nous sommes arrivées le souffle court. En entrant dans la chambre, une vision d’horreur m’est apparue. Mon père était allongé, couvert jusqu’au torse, les yeux fermés, le corps froid. Je l’ai regardé un long moment, mon imagination me jouais des tours : j’avais l’impression de voir son corps bouger au rythme d’une respiration imaginaire. Il ne voulait pas mourir seul, à l’hôpital, mais la mort en avait décidé autrement. Ils l’ont emmenés dans ce grand sac en plastique jaune. Je préférais me dire qu’au lieu d’être dans ce sac immonde, les anges l’avaient déjà recouvert de leurs grandes ailes blanches. ▬ Aucun titre- Spoiler:
Tes yeux brillent. Tu es là. Assis dans le noir. Assis sur cette chaise en bois massif. Sur ta chaise. Le visage enfoui dans tes mains usées par les soucis. Je ne vois pas tes yeux, mais je sais qu’ils brillent. Ils ont toujours brillés. Tu sens ma présence. Entends mes légers pas sur le sol délavé. Tu lèves, instinctivement, les yeux vers moi. Tu poses ton regard sur ma silhouette à peine perceptible. Je heurte ton regard avec mes yeux d’enfants. J’essaye de percevoir des perles de larmes dans tes yeux d’adultes. J’essaye de saisir l’asthénie qui émane de ce regard si dur. Je sais pourtant que tu étais en train de pleurer sur ton passé. Ce passé que tu ressasses tous les soirs, toutes les nuits. Tu t’infliges des insomnies interminables, insoutenables pour soulager ta conscience. Tu t’imposes des instants chroniques pour songer à tes erreurs, à tes oublis, à tes manques que tu ne pourras jamais combler. Tu te prescris de longs moments pour t’épancher sur ton mal-être. Tu te dis que c’est le meilleur remède, le meilleur anesthésiant pour apaiser cette culpabilité perpétuelle.
Tu es là. Assis dans la pénombre de la nuit. Emprisonné dans tes pensées. Emprisonné comme tu l’as été auparavant. Emmuré dans cette prison de malheurs, comme dans ta tendre jeunesse. Tu te remémores ces mois passés derrière les barreaux. Enfermé dans cette cellule sinistre, funeste, dépourvue d’exultation, de charme. Seul avec toi même, comme tu l’es ce soir. Tu broies du noir comme tu le faisais, encagé entre ces murs. Je sais que ces mois ont conduis ta vie à sa déchéance. Je sais, qu’ils t’ont guidé à la dépendance. La dépendance de ces verres d’alcool. Je sais qu’ils t’ont menés à cette mutilation constante que tu t’inculques. Tu n’oubli pas ces mois de ta vie, où tu étais détenu, encellulé dans cette cage de béton. Ces mois qui ont fait de toi, aujourd’hui, le détenu de ta propre vie, de tes propres souffrances, de tes propres erreurs.
Tes yeux brillent, scintillent. Tu pleures l’absence de cet enfant. Tu t’en veux d’avoir disparu de sa vie alors qu’il n’avait que cinq ans. Tu t’écorches le cœur à l’idée de savoir qu’un autre homme l’a élevé à ta place. Tu te dépouilles la vie, t’esquintes le corps pour punition. Je sais que tu penses ne pas être un bon père. Renie cette absurde pensée. Ne pleure pas cette séparation. Tu as, depuis bien longtemps, aboli l’espoir qu’un jour vos chemins se croiseront à nouveau. Maintes fois, tu prendras ta plume pour déverser tout ton chagrin sur un morceau de papier. Un morceau de tes regrets, que tu aurais voulu lui faire partager. Tu t’y prenais souvent à plusieurs reprises, froissant des tonnes de feuilles qui jonchaient le sol. Tu ne trouvais jamais les bons mots pour lui expliquer ton absence, ton silence. Tu ne trouvais jamais les bons mots pour te faire pardonner. Des lettres, tu en as écris des centaines. Elles n’ont jamais été postées.
Ce n’est pas la première fois que je te surprends, assis, seul dans le salon. Dans le noir le plus profond. Tu passes la nuit à pleurer. Tu te tortures, t’endolories l’esprit de toutes ces questions auxquelles le temps ne trouvera toujours pas de réponses. Je sais qu’il ne tient qu’à un fil que tu ailles chercher l’objet qui te délivrera des douleurs encrées au plus profond de ton être. Cet objet, raison de toutes mes peurs. Il ne tient qu’à un fil que tu te laisses emporter par l’ivresse de la folie. Il ne tient qu’à un infime instant pour que tu t’empares de ce revolver et le porte à ta tempe. Ces instants de métamorphoses imbibées d’une démence incontrôlable, je les ai vécu. Tu étais méconnaissable. Tes yeux ne brillaient plus dans ces moments. Ils étaient hallucinés de folie. Tu me faisais peur. J’avais peur pour toi, peur que tu décides de mettre fin à tes jours. J’avais peur pour moi, peur que tu ne décides de me tuer. Il ne suffisait que d’un instant où la lucidité t’abandonne, pour que de ce canon émane ta mort. Pour que de ce canon émane la balle qui mettrait fin à ta misérable vie.
Tes yeux brillent. A présent, je sais que tu étais en train de pleurer ce soir. Je sais, que tu pensais à toutes ces choses que je viens de t’écrire. Je suis là. Dans l’obscurité de la nuit. Je te regarde te détruire sous mes yeux. Je te regarde te consumer, te détériorer. Je m’en veux. Je m’en veux d’être impuissante face à l’homme, si fort à l’extérieur, mais si meurtri à l’intérieur qu’est mon père. Je pourrais t’en vouloir de me faire subir ta détresse, mais je n’y parviens pas. Mon coeur t’aime bien trop pour pouvoir détester. Ce soir. Les lumières du salon sont éteintes, tout comme le sont celles de tes prunelles. Je ne sais que faire pour te sauver de ta propre destruction. Je suis si faible face à toi. Désarmée. Ce soir, j’essaye en vain de trouver l’arme qui pourrait te délivrer de tes angoisses, de tes douleurs. J’essaye de trouver l’antidote de ton mal-être. J’ai trouvé. Pour seul soin palliatif, je t’enlace de mon regard enfantin avec l’espoir de m’emparer de tes obsessions, de tes mauvais maux. Avec l’espoir de te sauver telle une héroïne.
▬ Je ne vais pas bien, inquiétez-vous- Spoiler:
Depuis la disparition de mon père, une pensée morbide, qui m’est presque devenue maladive, s’est installée dans ma tête. Elle s’est encrée dans mon esprit, avec pour impossibilité de l’effacer, de l’abolir de ma mémoire. Absurde idée difficilement annihilable. Cette pensée consiste à m’infliger l’idée que je mourrais jeune, sans passer par la vie d’adulte. La mort m’arrachera à la vie comme elle a arraché mon père à la mienne. Cette idée macabre a pour mauvaise habitude de se transformer en hypocondrie. Une hypocondrie qui me pourri la vie, me l’a bouffe et me l’a déchiquette sans scrupule. Je passe mon temps à me trouver des symptômes, dont je serais bien incapable de dire si ils sont le fruit de mon imagination, ou si ils existent vraiment, si ils sont bel et bien en moi, à me grignoter les organes vitaux. J’y pense souvent, même obsessionnellement devrais-je dire.
Je suis malheureuse. J’essayais pourtant de ne pas m’apitoyer sur mon sort et pourtant je crois que je ne peux plus repousser le verdict de ma vie. Je n’y peux rien. C’est ainsi et, personne ne pourra changer les choses. Je vais bien, et la vie, ou la mort, vient me poignarder en souriant, prenant plaisir à marteler mon esprit de toutes ces pensées glauques. J’ai mal au coeur. J’ai comme un point. Ca m’oppresse. J’ai l’impression qu’une main, main de la faucheuse, me le serre et qu’il s’écrase sous cette pression acharnée. Mes poumons me font mal. J’ai un point aussi. Ca me lance. La douleur est indicible. Je sais juste que cela me gêne énormément. Je n’arrive plus à manger. Je sens les aliments passés. Ça, je pense que ce n’est qu’une affabulation de ma part, car ce sont les mêmes mots qu’utilisaient mon père avant le diagnostic de son cancer. Ce n’est que mon imagination qui me joue des tours, d’autant plus que j’ai entendu dire que les cancers étaient héréditaires, cela n’arrange rien. J’ai mal à la tête. Mais, bizarrement soit-il, seulement d’un côté de ma tête, d’un côté du cerveau. Je suis persuadé qu’une tumeur s’est introduite dans mon cerveau. J’en suis sure.
Il m’arrive souvent de me lever le matin, d’ouvrir la fenêtre et de respirer cet air anormal qui s’offre à moi. De sentir une atmosphère pleine de lourdeur peser sur mes fragiles épaules. Une atmosphère qui me laisse à penser que ce jour sera le dernier que je passerais sur terre, que ce soir je ne serais plus de ce monde. La sensation d’abandon. Chimère sinistre.
Cette même émotion, perception lugubre m’est réapparue dans cette ruelle sombre. Une ruelle où l’obscurité, à donner des frissons, règne. Une venelle à l’extrémité gauche de l’église, où le sol se fait irrégulier. J’y passe souvent en fin de soirée, lorsque je raccompagne mon tendre amour. Il devait être vingt heure ce soir là, nous marchions, collés l’un à l’autre comme à notre habitude. Sans que je ne m’en rende compte, des larmes s’étaient mise à couler, roulant sur mes joues rebondies. Des larmes que j’arrive rarement à faire jaillir de mes yeux. Il s’en est rendu rapidement compte, ma respiration me trahissant toujours dans ces moments là. Il a entouré mon corps frêle de ses bras, laissant mes larmes couler d’avantage. J’avais peur de la mort, peur de la faucheuse. Le regard tourné au loin, vers ses réverbères orange qui scintillaient à la fin de cette ruelle. J’étais perdue, ailleurs, dans un autre monde, et il m’a susurrer une phrase qui résumait étrangement ma vie, mes états d’âmes. Une phrase à laquelle, à ce jour, je n’ai toujours pas trouvé de réponse. Il m’a murmuré ” Pourquoi es-tu malheureuse ? “.
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| | | holly. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 2094 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 30 Déc - 16:48 | |
| - Chaque fois que je lis le premier et dernier texte j'en ai les larmes aux yeux. Tu as vraiment un 'grand' talent !
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| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 30 Déc - 16:59 | |
| _ Je te remercie ma petite Caro .
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| | | holly. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 2094 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 30 Déc - 17:45 | |
| - C'est vraiment sincère Betty
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| | | Alexia* › découvre muteens.
▪ Messages : 63 ▪ Date d'inscription : 30/12/2009 ▪ Age : 30
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 30 Déc - 18:28 | |
| Wahou ... Vraiment c'est magnifique. |
| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 31 Déc - 13:35 | |
| _ Nouveau texte . Le dernier en date. Je l'ai écris à la suite d'une discussion avec deux de mes amies qui ont eu la franchise de me dire tout ce qu'elle pensait sincèrement de moi, mais ne vous inquiétez pas, ce n'était pas du tout méchant . . . =)
▬ Je suis réaliste ; nuance- Spoiler:
On pense se connaître sur le bout des doigts, n'avoir plus aucun secret pour nous même, mais tout cela n'est qu'illusion. La vérité, c'est que nous sommes nos propres inconnus, nos propres étrangers. Nous pensons pouvoir contrôler tout de nous, savoir exister à notre manière, n'être imprévisible que pour les autres, mais tout ça est faux. Ce sont eux, ceux que l'on juge être inapte à nous connaître de fond en comble qui nous ont appris le mieux. lls ont pris le temps de nous observer, de nous assimiler ; tout est si simple avec un peu de recul, et d'étude. Ils nous expérimentent, exercent certains tests pour connaître tous les détails, même microscopiques, de notre personnalité. Ils jouent avec nous, nous infligent des situations complexes, font des expériences sur l'espèce humaine pour enrichir leur savoir, leur connaissance en la matière.
« Tu es méchante » ; voilà ce que l'on m'a annoncé il y a quelques jours. Surprise, je ne pensais pas faire l'objet d'une étude aux yeux de ceux qui m’entourent. La question était pourtant simple : « Trouvez moi, deux qualités et deux défauts ». Le regard braqué sur moi, je sentais qu'elles avaient mis leur cerveau en marche, qu'elles cherchaient à toute vitesse ce qu'elles auraient pu m'apprendre de moi même, ce qu'elles pensaient de moi réellement au fond. Le verdict est tombé « Tu es méchante », ce sont leurs propres termes. Dans l'incapacité, l'impossibilité de me trouver une qualité, ne serait-ce qu'une seule. Je ne pensais pas être perçue de cette façon, et pourtant, au lieu de m'attrister, être atterrer, consterner et déçue de ce trait de caractère que l'on m'accordait, et qui semblait être le plus visuel chez moi, cela m'as plutôt fais sourire. Au moins, c'était sincère, dénué d'hypocrisie et sorti du coeur. Je préfère entendre cela, au lieu d'un « Tu es d'une gentillesse inouïe » que moi même, je n'aurais pas cru. Au fond, je dirais même que c'est aller jusqu'à me ravir : ce reflet qu'on semblait recevoir de moi me faisait plaisir. Peut-être pour la simple raison que je n'aime pas être comme tout le monde, je dirais même que c'est un besoin considérable chez moi. Je ne veux pas être comme tout le monde, j'aime me différencier, être quelqu'un d'à part entière. Je ne saurais dire d'où me viens ce besoin que je dirais même devenu une nécessité.
Elles ont fais mon procès, m'ont avoués ce qu'elles pensaient sincèrement de moi, les sentiments que je pouvais leur transmettre sans m'en rendre compte. Elles ont développés et m'ont assailli de traits de caractère plus loufoques et exécrables les uns et les autres. D'après leurs dires, je serais extrêmement personnelle, d'une individualité immorale et d'un sans coeur abject. Je serais d'un naturel trop franc, et non diplomate : je ne prends pas assez de gants avec autrui. Je piquerais aussi des crises pour des choses futiles, sans raison particulière. Il m’arriverait aussi d'être engloutie d'une folie suspecte. J'aurais une trop forte personnalité, complexe et anormale. Ma façon de penser serait étrange, abracadabrante et défaitiste. Il parait que je prends un malin plaisir à briser les bons moments, les instants comiques. Je ne sourirais jamais. Je serais aussi imprévisible, et impulsive. On m'a dit aussi que j'étais toujours dans la contradiction, d'un naturel révolutionnaire. Je me souviens surtout d'une phrase d'un de mes professeurs d'il y a quelques années : « Betty, c'est une image qu'elle se donne : quand tu dis noir, elle dit blanc et quand tu dis blanc, elle dit noir ; c'est juste qu'elle veut se prouver à elle même qu'elle est différente des autres ». En d'autres termes, je serais la méchanceté même, l'antipathie dans toute sa splendeur.
« Tu es difficile à cerner, ton caractère est trop complexe » ; dans cette phrase là, je me reconnais particulièrement. Il est vrai que je ne pense qu'à ma petite personne, que peu de choses me touche personnellement. Il est vrai aussi que les personnes qui peuvent s'aventurer à pleurer devant moi n'auront aucun réconfort de ma part. Il m'est aussi arrivé de dire de quelqu'un qui venait de se faire renverser par le bus dans lequel j'étais, qu'il était vraiment « con et qu'il aurait pu se faire renverser un autre jour » simplement parce que je devais continuer ma route sous la pluie, et que le temps me pressais. ll est vrai qu'il m'arrive de ne pas tourner sept fois la langue dans ma bouche avant de parler, et que je dis un peu trop souvent ce que je pense sans prendre les gens avec des pincettes. A quoi bon contrôler tout ce que l'on dit, vérifier et faire le tri des bons mots à prononcer pour ne pas blesser autrui ? Je dois avouer aussi qu'il m'ai déjà arrivé d'invectiver quelqu'un simplement parce qu'il avait froissé ou corné le bout de ma feuille. En même temps, on ne peux pas me blâmer, je suis méticuleuse et minutieuse ; en voilà des qualités. Je n'y peux rien non plus si les sourires ne sont pas mes amis, et que je passe mon temps à broyer du noir, avoir des pensées cinoques et pessimistes. Je n'y peux rien si le fait de voir le visage de quelqu'un se décomposer parce que je viens de briser son exultation, ou mettre fin à sa rêverie sont les seules choses qui me font sourire. Je n'y peux rien si je ne suis pas du même avis que les autres, si j'aime posséder mes propres opinions et ne pas les aliéner à autrui. Je suis antipathique, mais au fond c'est parce que je voue une antipathie aux autres. « De toute façon, tu n'aimes rien, tu n'aimes personnes » m'a-t-on souvent répété ; non, je sais aimer mais j'ai choisi de ne pas aimer tout le monde.
Et, j'ai envie de dire que malgré ce qu'elles ou ils pensent savoir de moi, je ne suis pas encore à nue à leurs yeux car bien des traits de mon caractère sont encore dans la pénombre, cachés sous un regard, un sourire, une grimace, une moue et autres. Oui, parce qu'à ce portrait que l'on fait de moi, je rajouterais que je suis hypocondriaque et que la maladie et la mort sont mes plus grandes peurs, qu'elles sont la raison de mes crises de tétanie, de mes instants de psychose. J'ajouterais aussi la paranoïa et la méfiance de tout. Mais au fond, bien dissimulé, et surtout bien déguisé derrière tout ça, il y a quelques qualités telles que la fidélité, la passion et le trop plein d'amour à exprimer. Malheureusement, les quelques qualités qui sont en moi ne sortent pas, et se font écraser par ma psychologie douteuse. « Ta psychologie remporte sur ton psychisme, Betty. Ton esprit contrôle tout, bat toi contre lui » ; voilà ce que mon petit homme m’a dit, et il n'a pas tort mais je n'ai pas assez de forces pour vaincre tout cela alors, je laisse faire le temps. J'observe tout. Au fond, moi aussi je m'amuse à observer, expérimenter les autres, ce qui m'amène à vous dire que le trait de caractère qui prend le dessus sur tous les autres est la manipulation. Peut-être même que tout ce que je renvoie n'est autre que l'élaboration d'un personnage, qui sait . . .
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| | | holly. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 2094 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 31 Déc - 15:52 | |
| - Woua ! Magnifique texte Betty Je me reconnais vraiment dans ce que tu dis . . .
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| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 31 Déc - 16:11 | |
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| | | holly. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 2094 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 31 Déc - 16:25 | |
| - _0ui je remarque ça dans pleins de topics
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 31 Déc - 17:34 | |
| Betty , je suis vraiment fan de t'est textes , tu as vraiment du talent |
| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 1 Jan - 15:35 | |
| _ Je vous remercie . Ça me fait très plaisir .
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| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 1 Jan - 17:05 | |
| _ Information : Les deux textes qui suivent sont du Slam . Le premier date d'il y a un petit moment, mais il reste mon préféré ; le deuxième me plait moins, je ne suis pas satisfaite x).
▬ 1er Slam ; A mon père - Spoiler:
Elle s’est immiscée dans son corps, elle a écorché son âme Elle faisait tellement d’efforts pour faire de sa vie un drame A l’époque j’avais quatorze ans, je ne comprenais pas encore Qu’elle s’introduisait en souriant, dans sa chair auparavant indolore Elle se démenait sans scrupule avec cet air mesquin A l’enfermer dans sa bulle pour y brûler son destin
Il est entré dans ce mutisme, son esprit était déjà ailleurs Accablé par ce traumatisme, il rêvait sûrement d’un monde meilleur Elle, elle continuait à le ronger de l’intérieur, prenait plaisir à bouffer ses organes Elle faisait ralentir les battements de son coeur, jusqu’à ce que ce dernier se fane Parfois même elle jouissait de le voir dépérir Souvent elle triomphait à l’idée de le faire mourir
A quatorze ans, je ne pensais pas qu’on me l’arracherait ainsi J’en avais même fini par oublier le temps, il s’en allait déjà au Paradis Quatorze janvier deux mille six, il lui a mortellement succombé ” Monsieur, les miracles existent “, voilà ce qu’on lui avait tant répété Ils avaient sûrement du l’oublier, ces miracles je les maudit Il n’y a pas qu’eux que je voudrais tuer, il y a aussi cette putain de maladie. ▬ 2eme Slam ; A mon petit homme - Spoiler:
Une feuille blanche qui frôle mes mains Mes pensées qui s'embrouillent en chemin Je veux graver tout ce que mon coeur murmure intérieurement Sur ce papier se trouve les traces de tous mes sentiments Ce soir, tu es mon inspiration, ma muse Tu es la raison de ma passion et de ma feuille qui s'use A travers ces mots indicibles, je veux que tu comprennes Que de mon coeur tu es la cible, que tu as fais de moi tienne
Le 3 septembre 2008, tu es devenu mon importance Inoubliable cet instant unique, où mon corps et mon coeur était en transe Dans un profond silence, nous regardions l'horizon Mon amour en impatience de faire de toi mon adoration Le temps passe, je ne peux plus me passer de ta présence Les minutes s'entrelacent , et m'emporte la démence J'apprends à t'aimer tel que tu es, à t'aimer à ma façon J'apprends à te vénérer, a te transmettre toute mon affection
Je sais que mes sentiments à ton égard sont bien trop fort Mais lorsque se croisent nos regards, tout mon coeur se transforme en or On n'empêchera jamais mon petit coeur de t'aimer A tes cotés mon âme est en paix, mes peurs se sont effacés J'aime me blottir contre toi, et inhaler ton odeur Sur ta peau glisser mes doigts, et absorber ta chaleur J'aime ton grain de beauté sur le nez, et ton sourire A mes yeux un prince est né, et autour de toi j'ai créé un empire.
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| | | Absolution♦ › i'm a modératrice.
▪ Messages : 1126 ▪ Date d'inscription : 01/01/2010 ▪ Age : 32
| | | | Mademoiselle › i'm a journaliste mode.
▪ Messages : 1313 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 29
Petit mot dédicasse:
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Sam 2 Jan - 19:02 | |
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| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
Petit mot dédicasse:
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Sam 2 Jan - 20:56 | |
| _ Je vous remercie .
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| | | # Mélie › i'm a pub's.
▪ Messages : 611 ▪ Date d'inscription : 30/12/2009 ▪ Age : 33
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Mer 6 Jan - 20:46 | |
| waou le 1er slam <3 rien a dire, trop touchant ! |
| | | Sunshine. › apprécie muteens.
▪ Messages : 408 ▪ Date d'inscription : 08/01/2010 ▪ Age : 31
Petit mot dédicasse:
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Sam 9 Jan - 9:38 | |
| Tu est vraiment douée Betty J'aime tes textes ils sont tout simplement magnifique |
| | | Arwen › i'm a journaliste People .
▪ Messages : 147 ▪ Date d'inscription : 12/01/2010 ▪ Age : 30
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 15 Jan - 22:30 | |
| J'aime vraiment trop tes textes |
| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
Petit mot dédicasse:
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Lun 18 Jan - 17:35 | |
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| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
Petit mot dédicasse:
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Jeu 21 Jan - 22:18 | |
| _ Je viens de finir d'écrire ce « poème-slam » . ▬ Du banc public au ciel- Spoiler:
Je lui tenais la main, assis sur ce banc public Savourant cet instant unique et authentique Prise de panique par ce bel effet chimique Qui aujourd'hui me rend si nostalgique Nos regards prenaient soin de s'éviter Mais déjà nos coeurs s'embrassaient Pendant que nos doigts s'entrelaçaient C'est l'amour qui en nous s'immisçait
Il a caressé, effleuré mes lèvres Au combat de mon coeur a mit une trêve Et en une seconde plus que brève J'ai compris que j'allais l'aimer jusqu'à ce que j'en crève Mes blessures, mes cicatrices il les a pansé Il a effacé le noir de mes pensées Apaisé mes peurs angoissées Il a su consoler mes souffrances insensées
Le temps a fait de lui ma drogue dure Tous ceux qui voulaient m'envoyer en cure De désintoxication se sont heurtés à un mur Il était devenu mon bonheur à l'état pur Sa peau, ses mots sont devenus ma dépendance Je n'y peux rien si tout mon être l'encense Si quand il est loin de moi, en moi se creuse un vide immense Ne me privez pas de sa présence, il a ravivé mon insouciance
Comme une ligne de cokaïne, j'inhale son odeur Il me pique les veines, il me transmet sa chaleur Il plante sa seringue inondée d'amour en plein dans mon coeur Grâce à lui, je ne vois plus la vie en noir ou en gris, mais en couleurs Il est trop tard, il m'a planté sa flèche de cupidon Il m'a fait perdre la tête, perdre la raison Peut-être mais me redonner goût à la vie était sa mission L'arracher à mon coeur serait une abominable punition
Le 3 septembre 2008, je me suis brûlée à ses ailes Scellant nos deux âmes à l'éternel Je sais que notre amour n'est pas artificiel 0n se tiendra encore la main, même quand on sera au ciel
Madem0iselle B. ; A Rayan K.
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| | | Mikki › élue membre du mois
▪ Messages : 266 ▪ Date d'inscription : 14/01/2010 ▪ Age : 30
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 22 Jan - 15:45 | |
| Wow ! J'adore c'est magnifique, la métaphore/comparaison avec la drogue est super bien tournée, je suis vraiment fan.. Ce dernier écrit est celui que je préfère |
| | | Absolution♦ › i'm a modératrice.
▪ Messages : 1126 ▪ Date d'inscription : 01/01/2010 ▪ Age : 32
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 22 Jan - 16:19 | |
| Superbement superbe . |
| | | Madem0iselle B. › i'm a webmiss.
▪ Messages : 1039 ▪ Date d'inscription : 29/12/2009 ▪ Age : 32
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Lun 1 Fév - 22:10 | |
| _ Mon dernier écrit ; dont je ne suis pas satisfaite mais bon . . . Il est dédié à mon oncle . ▬ La série noire et son espoir - Spoiler:
C'est étrange, mais ma famille s'est toujours résumée à mon père, ma mère et mes deux soeurs. Les autres n'ont jamais réellement comptés, et à vrai dire je ne peux les compter que sur les doigts d'une seule main. Ils se sont tous détruits, tous trahis, tous déchiquetés, tous mépris. Plus personne ne se parle. « 0n ne choisit pas sa famille . . . » peut-être, mais elle est belle et bien présente quand même. Je ne peux pas faire abstraction de mes racines, de ce qui me rattache à la vie. Il y a des liens, peut-être imperceptibles, peut-être quasi inexistants, qui ne se délieront jamais même si les années passent. Je me suis toujours demandé pourquoi mon père était devenu dépendant de l'alcool ou de toutes autres substances néfastes pour sa santé. D'où lui venait donc cette violence, ce besoin de mutilation psychologique qu'il s'infligeait pendant des nuits ? D'où lui venait cette intense sensibilité, ce mal-être constant, cette éternelle insatisfaction ? Je me souviens l'avoir haïs de nous avoir fais subir toute sa tristesse, tout son mal de vivre mais je me souviens aussi lui avoir cherché des circonstances atténuantes, lui avoir pardonner ses déboires. Il parait que tout notre avenir se construit pendant l'enfance ; je crois que c'est lors de cette période que mon père est devenu ce qu'il a été lorsque son enfance s'est éteinte. Tous les coups qu'il a asséné, tous les instants de folies qu'il l'ont emporté, toutes les paroles qu'il a pu prononcé, ne sont autres que des choses qu'il a vécu, des images qu'il a vu lorsqu'il n'était encore qu'un petit garçon. Six enfants à la maison, un père alcoolique et travailleur d'arrache-pied, sans oublier une mère incarnant la méchanceté à l'état pur, et encore ce n'est qu'un euphémisme, ne l'ont pas aider à se construire comme il aurait du le faire. Souvent, il nous racontait comment cela se passait quand la porte était close, entre quatre murs . . . Je me souviens d'un soir, où nous étions toutes assises autour de la table. Mon père s'était lancé dans une sorte de monologue retraçant toute son enfance, toute sa jeunesse. Il nous disait comme c'était dur de voir son père s'alcooliser, se faire « emmerder », comme il disait, par sa vilaine mère. D'ailleurs, il ressemblait à son père, je n'ai jamais vu un dîner sans une bouteille de vin posé sur la table. Cette putain de bouteille de vin dont il ne pouvait pas se passer, et que nous étions chargées, mes soeurs et moi, d'aller acheter à l'épicerie d'en bas. J'appréhendais toujours qu'à l'épicerie il n'y ai plus de sacs plastiques, qui me servait souvent à cacher la bouteille de vin que j'avais dans les mains, en l'entourant pour que l'on ne voit pas l'étiquette et la couleur rougeâtre du liquide. Il nous disait comme c'était dur de voir sa mère se faire cogner juste devant ses yeux. Malheureusement, cela ne l'a pas empêché de lever et de baisser sa main sur ma propre mère. Il nous disait comme c'était dur de voir sa grande soeur, la seule fille de la famille, se faire rouer de coups avec un tuyau à gaz comme savait tant le faire, tyranniquement, sa mère. Lorsqu'il racontait ce passage, ses yeux s'embrumaient de larmes car il se maudissait de ne pas avoir rendu la vie plus facile à sa soeur, celle qui subissait toutes les conneries de ses petits frères. Il nous disait à quel point c'était dur de voir certains de ses frères se battre avec son père, de voir ses frères se courser avec des couteaux tout autour du salon. A quel point s'était dur de voir son frère se piquer les veines et s'injecter ses doses de drogue en plein milieu du salon, ou bien de voir son frère faire des overdoses dans les toilettes, et mourir à petit feu. D'ailleurs, quelques mois après le décès de mon père, mon oncle disparaîtra aussi, il s'effacera de la vie qui l'aura gommer aussi vite qu'il a pu l'a consommer. Mon père nous racontait comme s'était dur de voir un autre de ses frères vivre dans les caves, comme un marginal. Celui ci succombera à la mort sur le quai d'un métro. Mon père ne s'en remettra jamais. Il nous racontait comme s'était dur pour lui de survivre à son père qui se suicidera d'une balle dans la tête en mille neuf cent quatre-vingt quinze. D'ailleurs, combien de fois je me suis dis que mon père mettrait fin à ses jours de la même manière lorsque pendant ses instants de détresse il se postait devant nous, un flingue sur la tempe et nous jurait qu'il allait se foutre en l'air. Il nous parlait aussi de temps en temps de l'un de ses autres frères qui gardera des séquelles d'un accident, et qui deviendra un attardé mental. Celui ci décèdera aussi quelques temps après mon père et mon oncle. Série noire. Et après tout ces décès, il me reste lui. Mon seul espoir. Le seul oncle que je n'avais jamais connu. 0u bien dont les souvenirs restaient très vagues, très lointains. Le seul oncle qui à l'enterrement de mon père a arrêté un petit instant les battements de mon coeur. Le seul oncle que j'ai enfin connu à l'âge de dix-sept ans, et avec qui j'essaye de rattraper le temps perdu. Le seul qui me rattache à mes racines. En lui, je sens vivre un peu de mon père, un petit morceau de lui. Il lui ressemble tellement, dans le regard, les mimiques, la gestuelle, les mains, le rictus sur le coin des lèvres et les rides qui se dessinent sur le côté de ses yeux lorsqu'il sourit. L'odeur de mon père émane aussi de son corps à lui, mon oncle. J'aime tellement cette odeur si rassurante. Je remercie le ciel de l'avoir préservé. J'implore le ciel de me le laisser le plus longtemps possible, de me le protéger jusqu'à la fin des temps. Je supplies le ciel de me laisser lui dire « Je t'aime » bien plus qu'une fois. « Je t'aime, tonton » .
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| | | Absolution♦ › i'm a modératrice.
▪ Messages : 1126 ▪ Date d'inscription : 01/01/2010 ▪ Age : 32
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Ven 5 Fév - 19:09 | |
| C'est très beau, je ne me lasserai jamais de te lire . |
| | | Melainee › découvre muteens.
▪ Messages : 87 ▪ Date d'inscription : 22/02/2010 ▪ Age : 27
| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ Sam 6 Mar - 16:14 | |
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| Sujet: Re: ▬ Madem0iselle B. ; Des mots sur mes maux ♥ | |
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