La douleur. On la gère comme on le peut, chacun à notre manière. Il y en a qui préfère faire semblant, il la cache, l’enferme, la séquestre et font mine d’aller bien pour mieux se détruire tard la nuit. D’autres l’anesthésient avec des médicaments jusqu’à en devenir dépendant. D’autres encore tentent par tous les moyens de la surmonter. Moi je pense qu’il n’y a pas de remède miracle, elle s’estompe seule sans que l’on s’en rende vraiment compte elle s’en va mais j’ai remarqué qu’elle ne nous dit jamais « au revoir » , mais plutôt « à la prochaine ». Elle est comme une vieille rengaine qu’on aimerait étouffer, elle revient sans cesse dans nos êtres. Elle raisonne, nous assommes, on est à sa merci, on ne vit que parce qu’elle survit. Je pense qu’on a besoin de souffrir un peu, on a besoin d’elle pour se sentir vivre. A chacun de ses départs, on est tellement heureux de lui dire Adieu. Pourtant, on sait qu’elle reviendra, la vie nous en donne toujours plus, elle est comme ça, elle nous teste à chaque retour, nous félicite à chaque victoire.

J’ai longtemps cru que l’amour n’était pas fait pour moi, que j’étais celle qu’on ne voulait pas avoir dans ses bras, celle qu’on ne regarderait jamais avec cette intensité, celle à qui on ne sourirait jamais de cette manière, celle qui n’aurait pas droit aux effleurements électrisants. Pourtant, aujourd’hui, tu m’offres tout ça, tu m’offres ces petits sourires heureux, ces tendres caresses, ce regard qui veut tout dire. J’ai rien vu venir, d’un coup je me suis retrouvée éperdument amoureuse de toi. Tu es le seul. Le seul qui semble comprendre, ne serait-ce que de façon minime, le petit être que je suis, le seul que mon silence ne met pas mettre mal à l'aise, le seul dont les yeux pétillent lorsqu'ils sont posés sur moi, le seul qui par son unique présence suffit à réduire en cendre tous mes maux. Tu es la présence que je veux à mes côtés, les bras au creux desquels je veux me blottir. Je veux y pleurer, je veux y rire, et avant tout y rester pour l’éternité. Je veux encore et toujours de ce nous. Bien sûr qu'on a des angoisses, parfois encore on se demande si les mots qui font du mal ne nous détruirons pas un jour. Parfois on est triste, on est seul, on ne rit plus, on s'énerve, mais on s’aimera encore demain. Je le sais qu’on s’aimera encore demain. C’est quand je suis allongée à côté de toi, que je te regarde dormir, que je me dis, c’est pas si moche que ça la vie, c’est même plutôt cool parfois. Y a le lot de larmes, faut bien le payer ce bonheur, mais je m’en fou. Tu sais quoi, ne change même pas, blesse-moi si tu veux, détruis-moi si tu en as envie, qu’importe, je te dis que je suis prête à tout pour rester avec toi. Vraiment à tout, je m’en suis rendue compte ces derniers jours, je me suis accrochée à mon portable, à mes mots, j’ai prié pour que tu retrouves la raison, regarde donc comme je t’aime à en crever ! Tu m’abandonnerais là, je ferai quoi ? Hein ? Dis-moi je ferai quoi moi sans toi ? Sans toi petit garçon qui aime quand j’ai les cheveux attachés alors que c’est moche, petit garçon qui veut des photos alors que je suis moche, petit garçon qui aime me mordre les joues, petit garçon, tu es plutôt un sale gosse en fait. Un vrai sale gosse. Mais je t’aime comme ça.