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 Plif plaf plouf.

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Laika

découvre muteens.
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▪ Date d'inscription : 25/03/2010
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MessageSujet: Plif plaf plouf.   Plif plaf plouf. EmptyJeu 25 Mar - 21:15

Des mots plein les poches.

Il avait des mots plein les poches. Il les laissait là, il attendait qu'ils pourrissent. De toute façon, ils changeraient au fil du temps. Pourtant, il savait qu'il le regretterait. Un jour, il en aurait besoin et ils ne viendraient plus. Il aurait aimé en retrouver quelques uns, pour se faire pardonner, pour remercier, pour aimer.
Il avait des mots plein les poches. Il aimerait les balancer, les crier, les décortiquer, leur faire mal. Les mots faisaient mal : pourquoi ne pourrait-on pas leur en faire, de temps en temps ? Les écorcher, les rendre vides de sens, ne plus les prononcer. Il voulait tuer ces mots qui lui avaient fait tant de mal.
Il avait des mots plein les poches. Il ne savait pas les utiliser, à chaque fois qu'il essayait, il courait à sa propre perte. S'il parlait, il mourait. S'il ne parlait pas, il s'oubliait. Il en revenait toujours au même point. Il n'y avait plus rien dans ses mots à lui, ses phrases étaient vides de sens, on le comprenait plus, il ne les comprenait plus.
Il avait des mots plein les poches. S'il s'écoutait, il pourrait en avoir d'autres, jusqu'à ce qu'elles explosent, ses poches. Mais il ne le voulait pas, il s'en fichait de changer le monde avec de belles paroles. « De toute façon, on ne s'engage pas avec des mots de nos jours », pensait-il. Il voulait les envoyer contre un mur, ces mots qui le rendaient si impuissant face à son futur.
Il avait des mots plein les poches et il ne savait plus quoi en faire.



Des ballons s'envolent.

C'était un peu avant le bonheur.
Tu portais une robe - je ne me souviens plus de la couleur - et tu regardais, amusée, un petit chien blanc à l'air obséquieux. Tu gardais ton air de rien avec lequel tu observais les gens dans le métro, avec lequel tu épiais le moindre de mes gestes et paroles. Et moi, assis sur l'herbe, je te regardais, je comptais les minutes filantes. Parce que tu étais trop occupée à rêver, tu n'as pas remarqué le vieux monsieur, frêle et bienheureux, qui effleurait la peau de ta jambe nue, qui te lançait un regard sans retour aussi doux qu'une valse. Ailleurs, sur d'autres orbites, d'autres constellations, des gens marchaient, dansaient, vivaient, respiraient le parfum vague d'un jour qui s'assoupit un soir d'été.
J'ai pris ta main et tu as eu ce sourire succint reflété par le ciel.
C'était un peu avant le bonheur.


Sans titre.

Raphaël se complaisait dans sa torpeur matinale, assis sur les pavés brûlants de Paris. La vie traînait des pieds, elle s'éternisait ; l'heure avait perdu son sens. Enivré par sa propre faiblesse, Raphaël attendait la nuit, tout était plus beau lors du crépuscule. Au crépuscule, tout prenait sens pour lui. L'apparition des étoiles était synonyme du départ de Héloïse – il avait l'impression d'y revoir ses larmes – la Lune signifiait toute la froideur qui l'envahissait. Il aimait aussi la nuit, tout simplement parce que pour la première fois de sa vie, il avait l'impression d'avoir sa place parmi ce bleu teinté d'étincelles ponctuelles. La nuit voulait dire régénérescence, il allait ressusciter avec l'aube prometteuse. Raphaël l'aimait aussi, l'aube. Il y dansait, seul. A chaque fois, il se disait « une dernière danse avant l'aube, une dernière ! » ; il craignait la folie dans laquelle il se sentait plongé petit à petit. L'aube, c'était le moment où il criait à la Lune fuyante de revenir, où il suppliait le ciel de ne pas s'éclaircir. L'aube voyait renaître d'éphémères ponts de lumière qu'il détestait, le vertige du petit matin lui rappelant sa faiblesse le reprenait. Et pourtant, il ressentait le besoin de danser, seul, comme pour renouer avec sa vie achevée, comme pour s'inventer un futur dans lequel Héloïse serait là.
Sans son, la musique s'empara de lui. Il ne sentait pas les pavés vaciller sous ses pieds mais il avait l'impression de revivre, le temps d'une valse solitaire. Ses doigts mimant un jeu effaçaient les douleurs et les regrets. Héloïse était là, pleine de vie, souriante, et dansait avec lui. Son odeur, un mélange de douce passion et de cigarettes, se faisait sentir. Cette hallucination était à la fois un effroyable rêve et un doux cauchemar. Reviendrait-elle ?
L'aurore chantait toujours la même chanson : « Je regarde tes yeux, ça me fait pleurer... Ne fais pas cette tête, je n'veux pas te blesser... ». Raphaël était seul, avec ses pas incertains, ses yeux enivrés par les larmes, il était animé par l'angoisse de l'incertitude et vivait à travers la musique de toute une vie.
Raphaël courait après les forêts, les tempêtes. Ses pas, ses regards, ses cris, lui devinrent inconnus. Il s'oubliait dans un silence prononcé par son ombre aimante.
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Laly

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Laly

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MessageSujet: Re: Plif plaf plouf.   Plif plaf plouf. EmptyLun 29 Mar - 19:58

J'aime. C'est le style qui me plaît : du vocabulaire, des mots qui sonnent bien, de jolies images... C'est poétique. Plif plaf plouf. 1742
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Plif plaf plouf.

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